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Guerre Israël-Hamas : l’armée israélienne annonce intensifier ses opérations dans le sud de la bande de Gaza

« La guerre sera longue », a prévenu, dimanche 24 décembre, Benyamin Nétanyahou devant son gouvernement, en rendant hommage aux 154 soldats israéliens tués depuis le début de l’offensive terrestre israélienne à Gaza, le 27 octobre. « Nous payons un très lourd tribut à la guerre, mais nous n’avons pas d’autre choix que de continuer à combattre », a déclaré le premier ministre de l’Etat hébreu.
L’armée d’Israël a annoncé dans le même temps qu’elle intensifiait ses opérations contre le Hamas dans le sud de la bande de Gaza, assiégée. Après des combats qui ont provoqué d’immenses destructions dans le nord du territoire palestinien, elle a expliqué qu’elle concentrait désormais ses principales opérations, à la recherche des responsables du Hamas, sur la grande ville de Khan Younès, dans le Sud, où sont massés de nombreux civils ayant fui la guerre plus au nord.
Dans la soirée, elle a également annoncé dans un communiqué avoir retrouvé les corps de cinq otages israéliens tués lors de leur captivité dans la bande de Gaza, dans un réseau de tunnels du nord de l’enclave, publiant des images d’une salle de bains rattachée à un passage souterrain.
Le communiqué ne donne pas plus de précisions sur les circonstances de la mort de ces otages – trois soldats et deux civils. Daniel Hagari, le porte-parole de l’armée israélienne, a fait savoir que les résultats des autopsies étaient attendus : « Nous informerons les familles et, ensuite, en fonction de ce qu’elles approuvent, le public », a-t-il déclaré.
Le Hamas avait publié la semaine dernière une vidéo montrant trois de ces otages en vie dans ce qui semblait être une chambre étroite, sans fenêtre. « Les armes de votre armée ont tué les trois », pouvait-on entendre à l’adresse d’Israël, alors que le groupe palestinien a déclaré par le passé que certains otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre ont été tués par les bombardements israéliens dans la bande de Gaza.
L’armée israélienne a également annoncé avoir découvert dimanche, dans le nord de la bande, « un dépôt d’armes adjacent à des écoles, à une mosquée et à un centre médical », qui renfermait « des ceintures d’explosif adaptées pour des enfants, des dizaines d’obus de mortier, des centaines de grenades et du matériel de renseignement ». Le ministère de la santé du Hamas a de son côté annoncé dimanche qu’au moins soixante-dix personnes avaient été tuées par une frappe israélienne sur le camp de réfugiés Maghazi, situé dans le centre de la bande de Gaza. Interrogée, l’armée israélienne a déclaré qu’elle « vérifie » l’information.
Le porte-parole du ministère, Ashraf Al-Qudra, a affirmé que la frappe avait détruit « un pâté de maisons habitées », et que le bilan, déjà plusieurs fois revu à la hausse, était « susceptible de monter » encore, en raison du grand nombre de familles qui s’y trouvaient au moment du bombardement. Toujours selon le ministère de la santé du Hamas, dix membres d’une même famille ont été tués dimanche par une frappe israélienne contre leur maison dans le camp de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza.
La situation humanitaire dans la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, demeure désastreuse : la plupart des hôpitaux y sont hors service et dans les six prochaines semaines l’ensemble de la population risque de subir un niveau élevé d’insécurité alimentaire, pouvant aller jusqu’à la famine, selon les Nations unies. Celles-ci rapportent que quelque 1,9 million de personnes ont fui leur foyer – soit 85 % de la population –, parmi lesquelles beaucoup ont été déplacées plusieurs fois du fait de l’avancée des combats.
En raison des lourdes pertes civiles palestiniennes, les Etats-Unis, allié historique d’Israël, insistent de plus en plus pour qu’Israël privilégie des opérations plus ciblées dans sa guerre contre le Hamas, déclenchée le 7 octobre à la suite de l’attaque sans précédent menée sur son sol par le mouvement islamiste.
Malgré le vote vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution réclamant l’acheminement « immédiat » et « à grande échelle » de l’aide humanitaire, vitale pour la population de Gaza, celle-ci n’avait pas connu d’augmentation significative samedi. « Pour que l’aide parvienne jusqu’à ceux qui en ont besoin, pour que les otages soient libérés, pour que d’autres déplacements soient évités et, surtout, pour que cessent ces pertes humaines dévastatrices, un cessez-le-feu humanitaire est la seule issue », a déclaré dimanche le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi.
« La guerre défie la logique et l’humanité, et prépare un avenir fait de plus de haine et de moins de paix », a-t-il ajouté. A Rafah, où des centaines de milliers de réfugiés s’abritent dans des camps de fortune, la population se rue sur les rations alimentaires, en quantité insuffisante.
Les médiateurs égyptiens et qataris tentent toujours, de leur côté, de négocier une nouvelle trêve, après une pause dans les combats de sept jours à la fin de novembre, qui a permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens, ainsi que l’entrée à Gaza d’importants convois d’aide humanitaire. Néanmoins, les deux camps restent intransigeants.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s’est rendu au Caire mercredi dans le cadre de ces négociations visant une nouvelle pause dans les combats.

Le Monde avec AFP
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